Gramsci, France culture, épisode 2 : Une autre révolution est possible

Publié le par Karim Lakjaâ

Gramsci, France culture, épisode 2 : Une autre révolution est possible

1919 et 1920 sont appelées "les années rouges" : ouvriers et paysans italiens se mobilisent en grève générale et occupent les usines. Cette crise entraîne Gramsci à réfléchir aux moyens d’actions d’une révolution : la force ? Ou au contraire, des formes nouvelles d’organisation et d'action ?

Une émission présentée par Géraldine Mosna-Savoye

L'invité du jour :

Jean-Claude Zancarini, professeur émérite d’études italiennes à l’Ecole normale supérieure de Lyon

La crise, au coeur de la pensée gramscienne

Il faut revenir historiquement à la raison pour laquelle la question de la crise est une question gramscienne. La Première Guerre mondiale a provoqué une crise non seulement qui sera résolue d'une certaine façon en Russie, mais qui a amené des tentatives révolutionnaires dans l'Europe occidentale et qui venait du fait (et c'est vraiment au centre de la façon de penser de Gramsci) que la guerre et le fait que ce qu'on avait promis aux gens pour le prix du sang et des larmes n'avait pas été donné. Et de cette non prise en compte de ce que les masses représentaient et avaient en tête, découlait ce que Gramsci appelle une crise de l'hégémonie des classes dominantes.    
Jean-Claude Zancarini

La crise d'hégémonie

Normalement, le système d'hégémonie est assez simple : dans un Etat, il y a ce que Gramsci appelle un système qui se déroule dans la société civile, qui est le lieu où on amène à ce que les gens trouvent naturel ce qui se passe : que c'est naturel qu'il y ait la propriété privée des moyens de production, que c'est naturel que les intelligents soient intelligents... Et puis, il y a des moments, et c'est là qu'il y a la crise d'hégémonie, où ils ne disent plus oui, ils disent non. À ce moment là, c'est cette crise très grande à l'intérieur des sociétés, une aspiration à des transformations dans les masses, les mouvements populaires, etc. Et ça peut aboutir à une hégémonie des subalternes, une hégémonie des classes populaires.  
Jean-Claude Zancarini

 

Intervenants
  • professeur émérite d’études italiennes à l’Ecole normale supérieure de Lyon
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