Marcuse, par André Nicolas

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Marcuse, par André Nicolas

Biographie et analyse de la pensée d'Herbert Marcuse par André Nicolas.

1970 - Editions Seghers

Herbert Marcuse, né le à Berlin et mort le à Starnberg (Bavière), est un philosophe, sociologue marxiste, américain d'origine allemande, membre de l'École de Francfort avec Theodor Adorno et Max Horkheimer.

  • Contrairement à Freud, qui voyait dans le principe de réalité la nécessité de la sublimation répressive des désirs, Marcuse – à la suite de la lecture de Marx – dénonce l'inhumanité du principe de réalité répressif, qui n'est autre que le principe de réalité de la société en place. Il préconise, au contraire, l'éclosion des désirs, la transformation de la sexualité en Eros, l'abolition du travail aliéné et l'avènement d'une science et d'une technique nouvelles, qui seront au service de l'être humain. Il ne remet pas en question l'essentiel des théories freudiennes, il les complète, plutôt, en les adaptant à son temps et en les libérant d'une conception bourgeoise de la société pour les rendre émancipatrices et véritablement universelles. En revanche, il critique le révisionnisme néo-freudien, qui tend à édulcorer le caractère subversif des découvertes de Freud. Marcuse va néanmoins beaucoup plus loin que Freud lorsqu'il tente de penser une « sublimation non répressive ». Marcuse est important pour les mouvements écologistes aujourd'hui, car il fut l'un des rares à penser qu'une société non-répressive impliquait aussi un changement dans les techniques, là où Marx pensait qu'un changement dans les rapports de production était suffisant.
  • La répression du désir inhérente à toute culture (par le principe de réalité soumis aux exigences sociales [6]) est allée au-delà du nécessaire pour répondre à de faux besoins (principe de rendement, faux rêves de la publicité). Elle engendre une sur-répression qui réveille, accumule et détourne la destructivité des hommes, et donne ainsi au principe de Nirvana une dimension mortifère, qui menace l'humanité tout entière.
  • Der deutsche Künstlerroman (1922) : thèse de doctorat étudiant les relations entre l’art et la société
  • Hegels Ontologie und die Theorie der Geschichtlichkeit (1932) : travail sous la direction de Martin Heidegger.
  • Fondements du matérialisme historique (1932)
  • Concept de travail (1933)
  • Der Kampf gegen den Liberalismus in der totalitären Staatsauffassung (1934)
  • Autorität und Familie in der deutschen Soziologie bis 1933 (1936)
  • Reason and Revolution (1941) : ouvrage tentant d’expliquer le fascisme à partir de l’évolution du capitalisme, et prenant appui sur le concept weberien de rationalisation de la société
  • Eros and Civilization (1955). Trad. fr. 1958 Éros et civilisation : ouvrage engagé pour une société non répressive. De nombreuses formes de travail sont aujourd'hui obsolètes, ce qui crée les conditions de nouveaux modes de liberté.

Dans ces deux livres, Marcuse soutient que la rationalité technologique organise chaque secteur de la société (culture, politique, social, économie) pour qu’ils suivent le principe idéologique essentiel de la productivité matérielle. La vie personnelle se replie alors sur des modes de vie uniformes et non contestataires.

Période d'espoir d'un renouveau de la critique sociale devant le succès politique des mouvements étudiants contestant la politique étrangère américaine.

  • Repressive Tolerance (1965)
  • Negations (1968)
  • Das Ende der Utopie (1968) La fin de l'utopie (1968) — Compte-rendu des débats organisés par le Comité des étudiants de l'Université libre de Berlin-ouest du 10 au 13 juillet 1967.
  • Ideen zur einer kritischen Theorie der Gesellschaft (1969) Pour une théorie critique de la société (1971)
  • An Essay on Liberation. Vers la libération (1969)
  • Counterrevolution and Revolt (1972) Trad. fr. Contre-révolution et révolte

Marcuse rejoint à la fin de sa vie une optique pessimiste. L'esthétique est une forme de liberté, ultime refuge contre la soumission de l'homme au système répressif.

  • The Aesthetic Dimension. Trad. fr. La dimension esthétique (1978)
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